1-9 avril 2019

L’archipel de San Andrés et Providencia est bien plus proche du Nicaragua que de la Colombie. Les Raizales, habitants de ces lieux sont des descendant afro-colombien parlant le créole anglais et dont la culture jamaïcaine a laissé beaucoup d’influences. L’île de Providencia est un Eden naturel qui abrite une végétation luxuriante, une minuscule route qui en fait le tour en deux heures de moto et la troisième barrière de corail au monde ! L’eau y est chaude, les palmiers recouvrent les plages dénudées de toute construction hormis les quelques bars de bois proposant cocktails et ceviche. Les habitants sont chaleureux et vivent dans des maisons colorées qui doivent leur donner cette joie de vivre ! 

Ohhhhh… c’était troooooop bien ! Rien qu’en écrivant l’article on sent qu’on aimerait retrouver l’ambiance décontractée, les plages paradisiaques, la simplicité de la vie et la beauté des fonds marins de Providencia.

Nous arrivons tout d’abord à San Andrés par avion et il fait une chaleur étouffante. L’aéroport est un grand hall sans fenêtre où de gros ventilateurs brassent un air humide et chaud sur les employés souriants et décontractés qui travaillent tranquillement. Nous avons quelques heures à patienter avant de prendre un second vol pour notre destination choisie : Providencia. Nous partons manger en bord de plage toujours habillés en training et t-shirt merino sous 35 degrés…On cuit littéralement !

L’avion suivant est un petit coucou à hélices pour une vingtaine de passagers et survole les eaux turquoise qui bordent les deux îles durant 25 minutes.

Notre avion 20 places

Toujours identifier les sorties de secours ! 🙂

Dans l’idée de réaliser notre brevet de plongée sur cette île, nous nous rendons directement et sans réservation, dans un centre de plongée à South West Bay. Au bord de plage, un petit bâtiment blanc devant lequel sèchent des combinaisons entre deux palmiers nous attend. Nous avons un bon feeling avec le proprio, Daniel, et décidons de débuter notre formation Open Water (PADI) ici. D’emblée, il nous donne un livre de cours et nous débutons la lecture, studieux ! Entre temps, Daniel nous cherche un logement pour les prochains jours. On ne visite le petit village qu’à la nuit tombée puisque la lecture nous occupe tout le reste de l’après-midi. Au bord de l’eau, quelques bars très simples, construits en bois, nous mettent rapidement dans l’ambiance reggae du coin. Premiers cocktails. Ici les gens sont « relax » et répondent toujours par le fameux  « YEAH Man ». Ils sont souriants, accueillants et roulent tous en moto sans casque quelque soit leur âge (même les enfants, les femmes et les papis!) et à plusieurs.

Première soirée au bord de la plage

Notre premier jour au centre de plongée débute et nous partons rapidement faire des exercices dans l’eau peu profonde suivi d’une première plongée en mer où nous répliquons les mêmes exercices. L’ambiance dans le bateau est très sympa et nous rencontrons un couple français, Nathalie et Vincent qui réaliseront le brevet avec nous. Bien fatigués de cette première étape, affamés, nous testons l’un des restaurants au bord de plage (au final, on les testera tous…). L’endroit est idéal pour manger du poisson et, téméraire, Elodie se laisse tenter chaque jour (je ne peux plus dire que je n’aime pas le poisson ! 😊).

En fin de journée, nous partons « en ville » c’est-à-dire au seul village d’une taille suffisante pour l’élire comme tel! Pour se déplacer sur l’île, le moyen le plus simple et le plus économique, mais pas le moins dangereux est la « Moto-taxi ». Il s’agit de trouver un chauffeur qui peut nous nous entasser sur sa moto (les deux donc !) et nous emmener, sans casque, à destination ! Pour Elodie qui a une peur bleue des deux roues, c’est une étape difficile et elle est si crispée qu’elle en aura des courbatures le lendemain !!! ahahaha… En «ville», deux missions : premièrement trouver une crème solaire et deuxièmement, une boite étanche pour y mettre notre caméra (afin de pouvoir plonger avec !). Inutile de préciser qu’on n’a pas trouvé la boite pour la GoPro! Quant à la crème solaire, on a dû choisir celle pour bébé car les indices 6, seuls disponibles, ne sont pas encore pour nous ! La ville est sympathique mais c’est surtout Santa Catalina, l’île d’en face qu’on rejoint par un ponton qui vaut la peine. Nous marchons le long du seul sentier et rejoignons une petite plage pour profiter du coucher de soleil. Il est 20h, on cherche à rentrer et heureusement que notre chauffeur de l’aller tournait dans le coin car il est difficile de trouver un transport à cette heure « tardive » ! Hé oui, ici il faut s’adapter aux horaires locaux : debout 6h, couchés 20h30 (avec sieste l’après-midi).

La « ville » de Santa Isabel

Deuxième jour du PADI, on passe toute la matinée devant la télévision à regarder les vidéos explicatives et barbantes du programme ! On boit des cafés pour tenir le coup et on s’exaspère qu’un homme scie des planches devant la fenêtre pendant qu’on essaie tant bien que mal de se concentrer ! Elodie lui demandera de faire une pause syndicale pour entendre les 10 dernières minutes ! On se prépare pour partir en plongée et nous sommes un peu stressé par Daniel qui veut tout faire vite. Il stresse tout le monde et on s’affaire autour du centre pour être prêts. Fred tombe tout à coup comme une masse dans le jardin tout en se tenant le pied et en criant « aie » ! Il vient de marcher sur le fil électrique à découvert de l’ouvrier partit en pause ! Rien de grave heureusement, mais 110 Volts dans les pattes pour gagner en énergie pour la plongée ! Et finalement, on en rit encore !

Cette plongée est un échec… La mer étant houleuse, Elodie commence à se sentir mal. Les exercices pratiqués dans l’eau (enlever le masque et le remettre) provoquent de la buée sur le masque et Elodie ne voit rien pendant les 30 minutes sous l’eau. Quant à Fred, il ne cessait de remonter tout seul car les poids autour de sa taille n’étaient pas suffisants ! Bref… on se dit que le lendemain ne peut être que meilleur !

On se console avec un superbe repas (à 16h) au Café Studio, le meilleur de l’île selon nous ! Filet de poisson à la sauce créole et cake au citron à tomber ! Deux autres plongeurs, Vincent et Karen, nous annoncent qu’il a fait sa demande en mariage sous l’eau ce matin même : Waouw, même les requins n’en revenaient pas !

Filet de poisson à la sauce créole du Café Studio

Dernier jour avant notre certification et nous partons plonger avec les requins ! Magnifiques plongées dont on se souviendra, accompagnés par nos coéquipiers Nathalie et Vincent. Nous voyons des dizaines de requins de récifs, très peu peureux, tout autour de nous. Incroyable expérience ! La deuxième plongée est riche en poissons de toutes les couleurs et en coraux magnifiquement intacts. WAOUW ! On obtient notre certification après avoir remplis studieusement (on a plus l’habitude !) toute une série de questions. Nous fêtons cela au bord de la plage dans une ambiance toujours aussi détendue avec nos coéquipiers, ou « Buddy » dans le jargon.

Nous restons une journée à la plage et profitons de lire et visiter le village à pied. Les maisons sont simples et les habitants sont les as de la récup et du bricolage ! On adore ! Ils ont des solutions pour tout… d’ailleurs ici il n’y a jamais de problème « man », « relax », il n’y a que des solutions ! Massage pour Elodie et direction le bar le plus connu de l’île «Roland’s Bar » sur la plage de Manzanillo, à 10 minutes en moto taxi. Ambiance reggae, le bar est perdu sur une plage magnifique, sous les cocotiers, et sa situation en fait vraiment un lieu à part. Des odeurs de Marie-Jeanne flottent dans l’air et les locaux font tourner le joint entre eux autour du feu de camp ! Retour à 21h à la fermeture !

Feu de joie et joie autour du feu au Roland’s Bar

Le samedi, nous rejoignons nos coéquipiers, Vincent et Nathalie, pour deux nouvelles plongées. Nous sommes accompagnés par Sandra, notre instructeur, une suisse allemande qui travaille ici depuis qu’elle est amoureuse d’Albert, un local qui s’exprime dans l’anglais créole typique de l’île. Superbes à nouveau, ces deux plongées nous offrent l’occasion de revoir d’autres requins et on se sent, sous l’eau, bien plus à l’aise qu’il y a quelques jours. Nous assistons ensuite à la fameuse course de chevaux, organisée une fois par semaine, sur la plage de South West Bay. C’est un événement très attendu de la population qui se déplace pour l’occasion et emporte d’énormes haut-parleurs crachant du reggae à un volume inconcevable ! Nous sommes aux premières loges, sur la plage, pour observer les deux chevaux, montés par 2 cavaliers, lancés à toute allure, s’affronter en duel sur toute la longueur de la plage. Les locaux vont se poster dans le premier virage et s’écartent à l’arrivée des chevaux (pas trop dangereux le principe..). Nous les gringos, on reste un peu en retrait, question de sécurité 😊 Le cheval de notre instructeur de plongée, Daniel, gagne et les gens sont euphoriques malgré la rapidité à laquelle la course est poutsée. La musique reprend à plein tube dans la rue.

Nous sommes invités le soir par Vincent et Nathalie sur leur bateau et sommes comme des gosses de pouvoir monter à bord, visiter et même dormir dedans. Ils sont en voyage durant plusieurs mois sur leur catamaran et ont plein d’histoires intéressantes à partager. Leur catamaran est vraiment magnifique, très élégant et super fonctionnel. Ne connaissant rien du tout du monde marin, nous leur posons des tonnes de questions sur leur bateau et la navigation. On passe une excellente soirée en leur compagnie, rejoints par les futurs mariés et Sandra et Albert qui nous parlent de leur projet de centre de plongée. Bercés par les doux remous de la mer, on dort comme des loirs.

A bord du catamaran Madgic

Dimanche, nous empruntons le matériel de snorkeling de nos hôtes et partons à pied sur l’unique route faisant le tour de l’île. Nous rejoignons la côte est et louons un kayak pour atteindre la minuscule île de « Crab Cay » faisant partie du parc national « Old Providence McBean Lagoon ». Les eaux entourant l’île forment une palette de bleus qui la rendent paradisiaque. Nous sommes très heureux d’être ici, au milieu de l’océan, dans cet endroit magique. Nous montons au sommet de l’île (+25m de dénivelé !) et avons un panorama à 360 degrés. Ensuite, nous restons la tête plantée dans l’eau, à chercher les tortues qui ont élus domicile dans ce paradis. On les envierait presque …

A la recherche des tortues marines !

Lundi, l’heure du glas sonne… c’est notre dernier jour dans ce paradis et nous avons le cœur gros ! On serait bien resté quelques jours de plus car on s’est vraiment beaucoup plu ici. Nous passons cette dernière matinée à papoter avec Nathalie et Vincent, encore un moment super sympa ! Nous montons à bord du petit avion et rejoignons San Andrés en survolant, à nouveau, la barrière de corail. San Andrés ne nous plaît pas beaucoup après cette semaine au calme et dans la simplicité. En effet, il s’agit d’une ville « Duty Free » où les magasins sont alignés les uns après les autres et vendent une tonne d’objets qui nous paraissent superflus. Nous y passons une nuit et repartons le lendemain en direction de notre

PROCHAINE ETAPE : Villa de Leyva et Barichara : deux villages coloniaux.