Chengdu et Xi’an, deux énormes villes qui offrent un programme culturel varié entre musées, randonnée, temples et découverte archéologique exceptionnelle.
Duo de nos Monts

Notre arrivée de nuit à Chengdu nous laisse perplexe. Nous ne nous attendions pas à une ville si grande et avec autant de gratte-ciel et de circulation. Nous allons y passer 4 jours et appréhendons un peu surtout que nous sommes en pleine semaine de vacances nationales.

Notre auberge s’appelle Mrs Panda ! On est tout de suite mis dans le bain, toutefois, notre chambre ne ressemble pas tellement aux images de Booking et nous héritons d’un clapier blanc et impersonnel dans l’hôtel adjacent, le Trafic Hôtel (ce nom devrait être interdit pour un hôtel). Néanmoins, cela ira très bien quand même pour ces quelques nuits et c’est propre !

 

4 octobre

Nous partons à la découverte de la ville et pour commencer de la place de Tianfu. C’est une immense place grise au centre de grands bâtiments tout autant gris et où trône une statue blanche de Mao. On visite le musée de Chengdu qui est très bien fait et nous surprend par les efforts d’aménagement (d’habitude, il s’agit de vitrines poussiéreuses et quelques fois à moitié vides !). On apprécie beaucoup l’exposition sur les ombres chinoises et la fabrication des marionnettes. Nous allons visiter le parc du peuple qui porte bien son nom puisqu’il est difficile de se frayer un chemin. Au détour d’un chemin, nous tombons sur l’agence matrimoniale locale. Il s’agit d’un lieu où les parents (stressés) de jeunes chinois à caser viennent déposer des affiches de promotions pour leur progéniture et pourquoi pas se vanter de leur avoir trouver une âme sœur en discutant avec les autres participants. On souhaitait faire l’expérience des maisons de thé traditionnelles où l’on commande une tasse de thé qu’il est possible de remplir à volonté tout au long de l’après-midi. (Elodie: le rêve !). Vu l’affluence en ce jour, nous avons renoncé mais quand même observé l’effervescence qui s’y trouve. Petite particularité, il  y a possibilité de s’y faire curer les oreilles pour 20 Yuans (= environ 3.-) tout en sirotant un thé vert. Beurk !!

Sur le chemin du retour, nous sommes toujours autant étonnés par le nombre de magasins et de shopping mall et nous dépêchons de rentrer.

 

5 octobre

Nous débutons la journée par la visite d’un monastère (Wenshu temple), qui nous permet de prendre un petit déj dans le parc. On fait quelques photos et on profite de la tranquillité des lieux avant de se diriger vers une maison de thé traditionnelle décrite dans notre guide. Nous ne l’a trouverons jamais car elle est maintenant entourée de rues commerçantes ultra touristiques et bondées. Tant pis pour ce satané thé ! On en a vite marre et on rentre (à nouveau à pied à travers la ville). On prend le reste de l’après-midi pour planifier l’Inde et boire un thé (quand même !).

 

6 octobre

Comme nous l’avait conseillé notre auberge, il était préférable de différer nos visites dans les endroits les plus touristiques sur la fin de semaine. C’est donc très tôt que nous partons pour Leshan. Cette ville nous apparait très grise et peu accueillante, d’autant que nous ne trouvons pas le bus pour nous mener au centre d’intérêt : le Bouddha géant. Finalement après gesticulation et traductions, nous montons dans un bus vide (on se demande comment font les touristes chinois pour s’y rendre). Arrivés à destination, nos cartes d’assurance maladie nous permettent d’avoir un rabais étudiant (la croix suisse étant confondue avec la croix rouge !). On est tout contents d’avoir berné les chinois et leurs prix exorbitants pour toutes visites dignes d’intérêt. On arrive tôt et on se met directement dans la file pour 1h30 d’attente avant de pouvoir emprunter l’escalier qui descend le long du grand Bouddha. C’est une statue géante (70 mètres) taillée il y a 1200 ans dans la roche ocre et qui fait face à la rivière. Nous sommes très impressionnés par ce Bouddha dont les oreilles mesurent 7mètres et nous restons un bon moment à ses pieds pour l’admirer. Pic-nic dans le parc, ce qui amuse les chinois (peut-être parce qu’on mange des carottes ?). Arrivés à la gare, plus de trains, c’est donc en bus que nous rentrons dans les embouteillages et la brume. Belle journée !

 

7 octobre

Debout 7 heures car aujourd’hui c’est le jour des PANDAS ! Un must du Sichuan et un peu la raison de notre visite à Chengdu. C’est dans la région du Sichuan que l’on trouve l’habitat naturel du Panda géant. Nous sommes étonnés par le nombre de boutiques et de peluches-panda tout au long de la route pour accéder à l’entrée gigantesque (démesure encore). Le parc est présenté comme un centre de recherche sur le Panda Géant mais il est clair qu’il s’agit plutôt d’un zoo. Nous avions été avertit et nous sommes donc prévenus. Nous découvrons le premier panda et tout de suite on comprend pourquoi les gens aiment ces gros nounours. Ils sont énormes, pas très blancs, très paresseux et toujours posés dans des postures rigolotes et grotesques. Ils nous font beaucoup rires et on est vraiment charmés. Les chinois sont aussi assez rigolos avec leur accoutrement pandas. Non mais t’imagines, nous les Suisses, nous balader avec une combinaison ou un serre-tête vache sans gêne^^. Étonnement c’est quant même nous qu’ils montrent du doigt. Notre émerveillement s’accroît lorsqu’on découvre un bébé panda de 4-5 mois ne sachant à peine marcher, c’était craquant. On visite quasiment tout le parc et on voit même des pandas roux. On en oublie presque notre à priori sur Chengdu du début de la semaine. Tout contents, on rentre en ville et passons l’après-midi à flâner dans un café avant de prendre le train en fin de journée pour la prochaine étape, Xi’an.

Le train de nuit s’avère plus compliqué que nos expériences précédentes car on se retrouve dans le premier compartiment, proche des WC. Odeur de chaussettes, de pieds, de toilettes, de fumée, ronflements, apnée du sommeil de notre voisin (on a cru qu’il allait y passer), climatisation, etc…On vous l’accorde, la nuit ne fut pas aisée (Elodie a même fini par prendre un médicament pour dormir) ! C’est peu frais que nous arrivons à Xi’an.

 

8 octobre

Le train nous débarque dans une gare glauque et très éloignée du centre de la ville. On suit les gens qui sortent dans la rue et qui ont aussi l’air un peu perdus. On comprendra ensuite qu’en prenant un bus durant 1 heure, on peut rejoindre une station de métro. Ce ne fut pas très agréable avec nos gros sacs sur le dos après la sympathique nuit. L’accueil à notre auberge était très chaleureux (Han Tang house). Nous faisons une lessive dans notre super sac à lessive (merci Odile pour l’idée) et partons en début d’après-midi faire un tour de la ville. Il y a notamment un quartier musulman, très animé avec beaucoup de stands de nourriture (pas toujours très inspirants, notamment le tofu fermenté qu’on a testé). Nous visitons la grande mosquée dotée d’une architecture mi islamique, mi chinoise (le minaret est construit en forme de pagode). C’est la plus grande et la mieux préservée de toute la Chine.

On se dirige ensuite vers les remparts du centre-ville. En effet, ancienne capitale de la Chine, le centre-ville de Xi’an est entouré d’un mur d’enceinte rectangulaire mesurant 14 km. Le mur a été construit par la dynastie Ming vers 1400. L’entrée est payante et cette fois nos cartes d’assurance maladie ne marchent pas 😉 On arrive sur la muraille, il fait gris et le temps semble menaçant. Cela donne une ambiance glauque mais adaptée à ces remparts. Fréd ayant un peu mal à un pied, on renonce à faire le tour en vélo mais finalement la douleur passe et faisons presque tout le tour à la marche. Le soir, les lanternes sont toutes illuminées, c’est assez beau. Comme notre journée n’a pas été assez chargée, nous nous sommes inscrits au cours de cuisine du soir de l’auberge. Au menu, roesti chinois aux piments ! Fréd, était le meilleur cuisinier. N’ayant pas assez mangé, on décide tout de même de commander un plat mais la carte « sans gluten » de Fréd provoquant une réaction de panique démesurée, on fini avec une vieille assiette œufs-tomates. Notre journée interminable s’achève.

 

9 octobre

Cette journée est consacrée à la visite de la fameuse armée de terre cuite. C’est un site archéologique incomparable et exceptionnel découvert il y a seulement 40 ans par un paysan creusant un puit (1974). Il met en scène des sculptures de guerriers en ordre de bataille sensés protéger la sépulture de l’empereur Qin ayant donné le nom au pays. Cette empereur, à qui on doit également la grande muraille de Chine, semblait craindre de devoir affronter ses ennemis dans l’au-delà et s’était donc fait construire une armée de terre cuite pour le protéger (cavaliers, archers, chevaux, etc…). On arrive sur les lieux tôt pour éviter la foule et on commence par la première fosse, la plus grande. Il y a 2’000 soldats grandeur nature qui nous font face et c’est vraiment très impressionnant. On prend le temps d’en faire le tour et ainsi de pouvoir constater que chaque personnage est différent (coiffure, visage, habit). On continue par les deux autres fosses et on constate surtout que le travail des archéologues n’est pas du tout terminé, une grande partie n’est pas encore excavée. Un musée présente également les pièces restaurées. C’est indéniablement un site incontournable et on trouve cela fou !

On poursuit la journée par le mausolée de l’empereur Qin mais ne trouverons jamais son tombeau car la montagne sous laquelle il est sensé reposer n’est pas accessible. On se promène et on pic-nic alors dans le parc aux alentours (merci aux Piemontesi pour la viande séchée). N’ayant pas compris tous les tenants et aboutissants de ces lieux durant notre visite, faute d’explications suffisantes en anglais, on profite de regarder un documentaire France 5 sur cette armée le soir en rentrant à l’auberge. Nous apprenons notamment que le tombeau n’a pas encore été fouillé car l’état souhaite attendre les technologies permettant de conserver ses trouvailles. De plus, des tests ont montré des taux extrêmement hauts de mercure sur le site (toxiques). On a appris pas mal de choses en regardant ce documentaire ! Souper dans un petit boui-boui de la rue que nous avons adoptés (3 repas là-bas).

 

10 octobre

On n’est pas fatigués ! On n’est pas fatigués ! Debout à 6 heures pour rejoindre la ville de Huashan, en métro et train. On avait envie d’aller un peu à la montagne pour se sortir des grandes villes. On a été gâté. Notre but est de monter sur le Mont Hua, une des 5 montagnes sacrées du Taoïsme. Le pic Nord (forêt de nuage, 1’614 m) est notre première étape. Pour le rejoindre, nous empruntons le Huashan Yu pass, une montée assez raide faite en grande partie en escaliers. Il y a des parties d’escaliers à plus de 80° de pente, ça chauffe les cuisses. Peu de chinois nous dépassent, ou alors ils essaient en courant mais se fatiguent vite ! Haha d’après ce qu’on a lu sur internet les chemins sur ces montagnes sont dangereux. Bof, il faut juste faire un peu attention ou on met les pieds, ou alors avoir aux pieds autre chose que des mocassins.

On arrive après 2 heures de grimpette au sommet, non sans avoir râlé les 30 dernières minutes sur cette succession d’escaliers. Mais le fait de construire un chemin tout tracé pour les chinois est la seule façon de les faire marcher. Certains ont des équipements de « vrais » touristes, escarpins et longue veste dorée ! On fait pas mal de remarques sur leur style en leur passant à côté mais le contraire doit aussi être le cas, ils rigolent toujours en nous voyant !

On profite de la vue au sommet en dégustant notre pic-nic, des galettes de riz au parfait. Miam. C’est assez tôt dans l’après-midi donc on se décide à poursuivre la randonnée jusqu’aux pics du centre (2’000 m) et de l’est (2’096 m), toujours par des escaliers et dont le chemin est bordé de temples. Cela nous offre des jolis points de vue sur les montagnes calcaires et boisées des alentours.

Afin de ne pas prendre le téléphérique (et économiser encore), nous empruntons le chemin des soldats pour redescendre. 4’000 escaliers plus tard, on arrive à la gare des bus nous permettant de redescendre en ville et pouvoir attraper un train qui rentre sur Xi’an. On est bien claqués et je vous assure que nos mollets, cuisses et fesses nous remercieront le lendemain et le surlendemain !

 

11 octobre

Journée de repos bienvenue ! On se lève un peu plus tard le matin et trainons. Pour changer un peu du riz et des nouilles, on se décide pour un restaurant italien à midi ce qui fut un très bon choix (on prend quant même un risotto mais il n’était pas frit^^). Après-midi détente à avancer sur le site internet. Le soir, nous profitons de notre dernière soirée à Xi’an pour aller voir le spectacle de sons et lumières sur la fontaine jouxtant la pagode de l’oie sauvage. Apparemment c’est très beau mais nous sommes arrivés à 10 minutes de la fin car l’auberge nous avait informés que le début était à 21h…loupé, c’était à 20h ! Heureusement qu’on a demandé 3x…

 

Prochaine étape : 10 jours au TIBET en commençant par prendre le train le plus haut du monde!

 

PROCHAINEMENT : vous trouverez une nouvelle page sur notre site avec quelques vidéos…