12 – 17 mars 2019

Fraîchement arrivés à Puerto Natales par le cargo marchandise (voir l’article précédent), nous quittons déjà cette ville dès le lendemain mais nous y reviendrons dans quelques jours. Nous prenons un bus matinal pour El Chalten, la capitale du trekking en Argentine. Nous passons la frontière et, comme à chaque fois, les douaniers contrôlent tous les sacs des passagers pour s’assurer de l’absence de fruits et légumes frais et de viande dans les bagages.

El Chalten est une ville relativement jeune qui a pris son essor avec le développement du tourisme de montagne il y a à peine 20 ans. Elle se trouve isolée dans une région encerclée de montagnes et de glaciers qui est propice à la marche et à l’alpinisme. Nous avons prévu d’y découvrir les principaux chemins de randonnées qui permettent de s’approcher des mythiques massifs du Fitz Roy et du Cerro Torre.  Le village est agréable et petit, on s’y sent bien et l’ambiance est très détendue. Nous logeons dans une auberge avec un grand espace commun où chacun partage ses conseils, ses anecdotes et péripéties de voyage (un Genevois est parti pour un tour du monde de 10 ans…wahouuu). On aurait pu rester ici deux semaines tellement les options de randos sont nombreuses.

3 jours de météo plutôt clémente devant nous…quelle chance dans ce coin. On part le premier jour sur une marche d’un jour jusqu’à la Laguna Torre pour voir le Cerro Torre. On se souvient du film vu au FIFAD il y a quelques années à propos de cette montagne et on réalise la chance qu’on a d’être à ses pieds…et d’en voir le sommet d’ailleurs. Pour cela, on doit tout de même patienter 2-3 heures avant que les nuages ne disparaissent. C’est magnifique et on rentre comblés de cette première journée. On mange une pizza faite maison (sans gluten en plus !) et on fini enfin la farine qu’on trimbale depuis la Nouvelle-Zélande et qui alourdissait nos sacs. Miam…

Le lendemain, nous partons avec quelques provisions et nos affaires de camping pour une excursion de deux jours. Nous empruntons un chemin en direction du Fitz Roy et croisons même un animal emblématique du coin : un huemul. C’est assez rare car ils sont menacés d’extinction et nous sommes tout contents de pouvoir le photographier ! En fait, ça ressemble à un chamois mais c’est plus court sur pattes. Elodie est fan du drapeau du parc qui est constitué d’un sapin à gauche et d’un huemul à droite sur une montagne et qui ressemble étrangement au drapeau de Roche ! Ahahha…par contre elle sera moins fan, quelques temps plus tard, lorsqu’on tombera nez-à-nez avec un goupil peu peureux 🙂

Nous rejoignons un camping au milieu de la forêt et plantons notre tente avant de se cuisiner une bonne purée pour midi. On repart à pied en laissant le matos dans la tente et on rejoint la Lagune de los Tres, au pied du mont Fitz Roy. La montée est raide et éprouvante mais on est récompensé par la beauté du paysage. En plus, cela nous permet de calculer le temps de montée puisqu’on compte y revenir le lendemain matin pour y admirer le lever de soleil ! Au souper, pates au pesto et chocolat !

La nuit est fraîche et le trou de notre matelas de sol a dû s’agrandir puisque rapidement, on doit le regonfler en pleine nuit.

Debout à 5h30, on s’habille chaudement et on emporte notre petit déj et notre motivation pour la montée en frontale. Après 1 heure de bonne grimpette, nous arrivons en face du massif et n’avons qu’à contempler  le spectacle. Les lueurs de l’aube éclairent petit à petit les sommets qui nous font face et donnent à la roche une couleur orangée. Depuis le point de vue, nous pouvons également voir l’autre côté de la vallée et admirer le lever de soleil sur les lagunes en contre bas. C’est de toute beauté ! Un petit déj de rêve !

De retour au camping, on prend le taureau par les cornes et on essaie d’identifier où se trouve le fameux trou de notre matelas en l’immergeant dans la rivière.  L’eau est gelée mais nos efforts sont récompensés et on peut voir les bulles sortir très distinctement d’un mini mini mini trou ! On le réparera une fois en bas.

Nous replions la tente et empruntons un chemin pour rejoindre à nouveau la laguna Torre. En effet, on voulait revoir cette montagne et le temps du jour est meilleur qu’auparavant. Oui, on sait, on est un peu têtus ! Le ciel est bien dégagé mais les jeux de lumières à travers les nuages sont moins saisissants qu’il y a deux jours. On redescend et on rejoint le village après environ 45km sur ces deux jours. Bien fatigués, on va reprendre des forces avec un bon morceau de bœuf assaisonné au Chimichuri : une immense pièce de bidoche !

Dernier jour dans ce sympathique village pour se reposer. Massage aux pierres chaudes pour Elodie 😊 Nous réparons aussi le matelas de sol avec le kit fourni… On travaille comme des apprentis et on se dit que les marques de colles tout autour du trou ressemblent un peu à du travail à l’indienne ! Que dirait Papi et Yves de cette réparation de bras cassés ! On espère que cela suffira… A suivre dans la

PROCHAINE ETAPE : le trek du W dans le parc national du Torres del Paine au Chili !